Comment la 5G va transformer les villes connectées en smart cities
Les villes constitueront le terrain de jeu privilégié de la 5G. Véhicules connectés, cartographie du trafic, gestion intelligente des déchets, vidéoprotection des sites sensibles et des citoyens…, les usages ne manquent pas et certains sont déjà en cours d’expérimentation.
Comment la 5G va-t-elle alors s’associer aux réseaux en place pour véritablement construire la ville de demain ? En lui apportant la bande passante nécessaire au traitement simultané et instantané de milliards de données issues de systèmes multiples. Voilà comment la 5G va transformer la ville connectée en ville intelligente.
En 2050, plus des deux tiers de la population mondiale vivront en zone urbaine, soit 20% de plus qu’aujourd’hui(1). Pour faire face à cette pression démographique, de nombreuses agglomérations misent sur l’IoT, à l’image de Singapour, Zurich, Oslo, Genève et Copenhague en tête du classement IMD des Smart City 2019.
Toutefois, si les nouvelles technologies de télécommunication y sont présentes en masse, elles ne permettent pas encore d’interconnecter les systèmes, condition nécessaire pour analyser et exploiter les données avec une vue à 360°. C’est là que la 5G entre en jeu : en apportant aux villes la connectivité et la couche d’intelligence qui leur manquent aujourd’hui.
Accroître l'efficacité des technologies existantes
Détection des départs de feu et des pics de pollution, anticipation des crues, gestion du trafic, mobiliers urbains connectés, etc. Les capteurs sont déjà largement déployés dans les zones urbaines. Toutefois, pour se développer, les villes connectées ont besoin d’une connexion fiable et ultra rapide. Voilà comment la 5G va parfaitement compléter le réseau technologique existant (4G, fibre, NB-IoT et Wi-Fi public), notamment grâce à sa très large bande passante et à son très haut débit.
Certaines études annoncent plus de 75 milliards d’objets connectés dans le monde en 2025(2). D’autres se montrent plus prudentes et estiment à près de 14 milliards leur nombre en 2024(3). Quoi qu’il en soit, la bande passante disponible à l’heure actuelle n’est pas suffisante pour traiter l’ensemble des données disponibles au sein de la smart city, surtout à l’heure de l’open data. Avec la 5G, ce sera possible ! Avec un débit jusqu’à 10 fois plus rapide que la 4G et une connectivité multipliée par 10, la 5G prend « nativement » en compte l’IoT. À la clé : la capacité à prendre en charge un très grand nombre de connexions simultanées d’objets connectés.
Grâce à la très haute connectivité de la 5G, il devient possible d’absorber le phénomène de massification des objets connectés. Avec le très haut débit de la 5G, les grands volumes de données de la smart city peuvent être exploités pleinement. Enfin, la réactivité de la 5G (jusqu’à 10 fois plus rapide que la génération précédente, avec une latence de l’ordre de la milliseconde à terme), est décisive pour l’essor de la voiture connectée, dont le déploiement va métamorphoser la ville de demain.
Associée à l’intelligence artificielle, la 5G ouvre à la voie à des usages concrets et innovants, tels que l’analyse prédictive des flux de mobilité et leur gestion en temps réel. Voilà pourquoi la 5G va permettre de réaliser tout le potentiel des technologies de la smart city.
Pourquoi la 5G est faite pour les entreprises ?
Les usages de la smart city
À quoi ressemblera la ville de demain ? La smart city a pour vocation de créer un espace de vie collective plus en phase avec les enjeux sociétaux actuels de transition énergétique, de mobilité et de vivre ensemble. Certaines villes y parviennent déjà grâce à la 5G.
Une ville plus fluide
Ville pionnière en matière d’expérimentation de la 5G, Singapour a fait de la surveillance de la qualité de l’air et du trafic une priorité. Des milliers de capteurs ont ainsi été positionnés dans les rues mais aussi sur le toit des taxis pour analyser en temps réel le niveau de congestion routière. Les données transmises au dispositif de circulation payant font alors varier le prix selon le jour, le quartier, l’heure et le trafic.
En Suisse, Genève a quant à elle déployé des détecteurs de places de parking. Les capteurs déterminent ainsi l’arrivée et le départ d’un véhicule, et transmettent en temps réel grâce à la 5G la disponibilité des places aux conducteurs, réduisant ainsi le temps passé à chercher une place et la pollution qui en résulte.
Une ville plus durable
L’utilisation de capteurs à des fins environnementales est un axe fort de la smart city. Copenhague s’est fixé l’objectif de devenir zéro carbone d’ici 2025. Véritable laboratoire urbain à la pointe du numérique, la capitale danoise a équipé tout son mobilier urbain de capteurs économiseurs d’énergie : lampadaires, poubelles, véhicules, etc. Grâce aux données échangées par les capteurs de qualité de l’air ou de bruit, la ville peut mettre en place des actions pour proposer un cadre de vie plus sain et plus respectueux des habitants.
Une ville mieux gérée
Autre atout d’un mobilier urbain connecté : une gestion plus fine, moins énergivore et plus économique. Zurich se distingue ainsi par son système de gestion intelligente des bâtiments : en interconnectant ses dispositifs de gestion du chauffage, de l’électricité et du refroidissement, elle peut ainsi ajuster sa consommation au plus près des besoins réels, et réaliser ainsi des économies d’énergie.
La ville de Genève a pour sa part mis en place une modulation de l’éclairage public via des lampadaires intelligents. La luminosité sera ainsi plus forte au passage d’un individu, détecté par les capteurs, et dans certaines zones réputées moins « sûres ».
5G : l'industrie passe à la vitesse supérieure
5G et vidéo protection : de la smart city à la safe city
Au cours des trois prochaines années, les caméras de vidéo protection représenteront 70% des objets connectés en 5G, soit le premier marché de l’IoT 5G. En effet, « les caméras déployées par les opérateurs urbains ou utilisées pour assurer la sécurité des bâtiments en détectant les intrusions offrent le plus grand marché potentiel car elles sont situées à l’extérieur, souvent en zone urbaine, et requièrent une connectivité cellulaire », explique Stéphanie Baghdassarian, directrice de recherche senior chez Gartner(4) .
Avec la 5G, les caméras de vidéo protection offrent la même qualité d’image qu’avec la fibre, et ce sans avoir à déployer une infrastructure filaire. De plus, les antennes 5G ne nécessitent pas la même hauteur de pose que celles de la 4G, ce qui simplifie l’installation(5). Concrètement, le déploiement des caméras de vidéo protection connectées en 5G est plus rapide et moins coûteux. La simplicité d’usage rend même possible un déploiement temporaire, par exemple pour assurer la sécurité d’un événement.
De même, la mise en réseau des différents outils de surveillance déployés sur un même site (caméras, drones, détecteurs de mouvement, etc.) permet non seulement de renforcer la surveillance des bâtiments mais également la sécurité des personnes qui y travaillent. En effet, grâce à une vue globale et en temps réel des sites, les équipes de sécurité ou de secours sont alors plus à même d’intervenir rapidement.
Plus fluide, plus durable et mieux gérée, la smart city va bénéficier pleinement de la 5G. Grâce à cette nouvelle génération de réseau mobile, les technologies de la ville connectée vont prendre une nouvelle dimension, créant ainsi un écosystème propice au développement de services innovants. En résumé, la 5G change les règles du jeu et offre aux entreprises de grandes opportunités au sein de la smart city.
Industrie 4.0, IoT, video conférence, e-santé
Retrouvez toutes les dernières infos sur la 5G En savoir plus(1) D'après un article Les Echos
(2) D'après une étude Statista sur l'Internet des objets et le nombre d'appareils connectés dans le monde 2015-2025
(3) D'après une analyse de 451 Research sur l'Internet des objets
(4) D'après une étude Gartner sur l'Internet des objets et les caméras de surveillance, réalisé en octobre 2019
(5) D'après un article Sia Partners sur la 5G et la révolution de la vidéosurveillance et vidéoprotection, publié 24 février 2020